A Figeac, l’évocation de la rafle du 12 mai 1944 par la division Das Reich fait souvent état de la présence d’un enfant caché dans le clocher de l’église Notre-Dame-du-Puy. Pour beaucoup et pendant longtemps, cette histoire cachait un mystère ou une légende.

Gisèle Polya-Somogyi du groupe Amnesty International d’Auch est venue à la rencontre des élèves de 2nde et de leur professeur d’histoire fin novembre pour faire part de ses recherches et lever le voile sur l’itinéraire incroyable de ce jeune garçon pendant les années de guerre. D’origine juive et né à Berlin, Peter Feigl est parti à Vienne avec sa famille avant de continuer vers Bruxelles. Après un internement au camp de Gürs, il se retrouve à Auch où ses parents sont arrêtés et déportés en août 1942. Ensuite, pour lui le chemin passe par Marseille, Le-Chambon-sur-Lignon, Figeac, la Suisse. A Figeac, il se cache effectivement dans le clocher de l’église, voisine du lycée et échappe ainsi à la rafle. Il a écrit dans des carnets toutes ces étapes. Depuis 1946, Mr Feigl vit aux Etats-Unis: menant un travail historique et citoyen avec les élèves de Littérature & Société en 2ndes, leur professeur d’histoire a pu organiser, le 21 février, un échange téléphonique par skype en présence de Mr Tainturier, d’Amnesty International-Figeac, de Mme Pujol et Mr Estanteau, responsables du Musée de la Résistance de Figeac et de Mme Bruel, ancienne professeur qui avait rencontré Mr Feigl lorsqu’il était revenu à Figeac en 1994.

Moment d’émotions et de transmission important: Pierre Feigl a répondu avec précision, humour et lucidité aux élèves qui l’ont interrogé sur ses 15 ans à Figeac, le même âge qu’eux, sur ses espoirs, ses peurs, la perte de ses parents… Prochainement, d’autres interventions sur le parcours de Pierre Feigl et le contexte historique sont envisagées à la Médiathèque de Figeac avec Gisèle Polya-Somogyi; les élèves, quant à eux, terminent un beau travail « L’Histoire par les mots: les maux qui font l’Histoire » participant ainsi au Concours de la Résistance et de la Déportation 2017.